Changer de perspective sur l’équlibre pro-perso

Life is your Creation, le podcast qui aide les professionnels au bout du rouleau à se mettre en action dans leur vie et leurs projets.

Dans cette épisode, j’aborde le sujet de l’équilibre pro-perso, pour refaire le point et élargir la notion !

Bonne écoute !

Ep03 : Le mythe de l’équilibre pro-perso

Retranscription de l’épisode

Aloha,

Aujourd’hui nous allons parler de l’équilibre pro-perso. Une phrase placardée par toutes les RSE d’entreprises voulant faire du bien à leurs employés de bureau. Une idée de plus en plus répandue surtout depuis que l’internet nous permet de travailler de partout et que la petite boîte intelligente qui nous sert de deuxième cerveau habite le fond de notre poche.

Dans cet épisode, on va se refaire un constat de l’équilibre pro/perso comme il est le plus souvent dépeint. Pour remettre les pendules à la même heure. Et je vais vous vous proposer ma vision des choses qui ne collent pas tout à fait à ce qu’on lit en ce moment sur le sujet.

De quoi se mettre quelques billes de réflexion dans le ciboulot, et élargir notre cadran mental.

De quoi parle-t-on quand on parle de l’équilibre pro-perso ?

Commençons par un constat pas du tout révolutionnaire :

La difficulté à trouver un équilibre pro/perso est une plainte que l’on entend beaucoup. Chez mes clients et clientes, la compartimentation du pro et du perso est une enjeu énorme pour réussir à bien sectoriser les espaces mentaux dédiés à chacune des activités. Histoire de pas passer pour une workhalcoolic ou au contraire un lazy-chick. 

C’est une problématique qu’on entend a fortiori, chez les personnes en pré ou post burn-out.

Et en même temps normal, ces personnes ont souvent touché le point  de non retour où la “vie” rime plus avec “pro” qu’avec “perso”. Quitte à s’en cramer les ailes à coup de power-point bien chaud. 

Chez les personnes en bore-out, on entend aussi parler de cette problématique puisque, forcément, quand on passe  80% de sa vie à se faire ch*ier et à observer son cerveau couler par ses trous de nez entre deux trois scrolls linkedinjob, on est en droit de se dire que l’équilibre n’est pas respecté.


Dans un cas comme dans l’autre, par excès, absence ou absence d’excès, on se dit que le pro vient envahir notre vie perso. Et c’est insupportable

Quand le pro envahit notre espace perso

Comment cela se traduit concrètement dans ce que vous me, ce que j’ai lu et dans ce que j’ai pu moi-même observer à l’époque où le salariat finançait mon abonnement Netflix ?

On parle parfois d’un envahissement cérébrale des projets, des dossiers, des présentations,de tous les sujets qui touchent au taff. Ils deviennent une priorité absolue. LE haut du haut de la pyramide de Maslow, Le hamster mentale entre en rumination et pas une minute ne passe sans que tu sois en train de réfléchir à la question de savoir si l’ordre des slides de ton avant-dernière prés était bien pertinente ou à te demander si l’objet du mail de ta prochaine campagne devrait commencer par “Novembre :” ou “Aujourd’hui, c’est novembre”. Mais en même temps, c’est vrai que c’est des questions capitales.

Certains témoignent aussi d’un envahissement extérieur, incontrôlable sous la forme d’un spam intempestif d’un collègue qui te mail, te sms, t’appelle après tes heures d’ouvertures. Voir pire le week-end. Voir pire pendant tes vacances. Alors que ces vacances, tu les posais précisément  pour éviter d’éclater le dit Jean-Yves à la machine à café.

Et, le pro qui empiète dans ta vie perso, c’est aussi quand tu t’ennuies. Lorsque le taff te saoule parce que tu n’y trouves pas ni la serotonine ni la dopamine. Que cette ennuie mortel devient obnubilant. Qu’il occupe tes pensées et bloque ta machine à rêver. Que t’es pas surcharger, mais t’es tellement dans sous-stimulé que tu ramènes cette ennuie à la maison et que cela occupe toutes tes conversations. Quitte à t’auto-saouler.

De toute façon, au point ou tu en es

Mais, si l’on parle souvent du pro qui déborde sur la vie perso, d’autant plus depuis le covid qui a littéralement amené le pro à la maison en créant un peuple de télétravailleur affamé de multi-tasking réunion-lessive et autre Formation-Garderie - . On parle moins de l’inverse : du perso qui envahit le pro.

Comme si, le camembert de l’équilibre pro/perso ne pouvait dégouliner que dans un sens.


QUAND LE PERSO ENVAHIT NOTRE ESPACE PRO

Et pourtant, qui n’a pas eu un collègue qui passe bien trop de temps à nous raconter les détails du match de foot de son troisième né, ou l’autre qui nous a déjà expliqué de fond en comble les difficultés qu’elle rencontre à acheter un chalet en région parisienne. 

Non mais sérieux, c’est fou les prix du marché.

Quand même.

Venant aini déversé des informations pas forcément intéressantes, et en général pile au moment où notre pic de productivité commençait enfin à poindre le bout de son nez.

Mais au delà de ces petits interstices de vie qui s’imiscent dans le quotidien pro. Il y a aussi ces autres choses, ces sujets plus dur, ou plus joyeux. 

Ces vrais moments de vie qui marquent et qui influent obligatoirement sur notre état d’esprit. Et donc notre capacité à être investie dans le moment professionnel. 

Je te parle de ces gens-là, qui vivent des moments de grand changement.

  • Ceux-là qui ont eu un premier enfant et qui galère entre les couches, les biberons et l’installation de l’isofix, et qui entre deux mails trainent sur forum-parent.org.

  • Celle qui doit survivre mentalement à sa troisième fausse-couche. Mais c’est avant trois mois alors ça se dit pas, alors on dit rien, alors personne le sait. Alors le pro passe d’abord.

  • Celui qui a perdu un proche très cher, mais c’est pas de la famille donc selon les conventions collectives, c’est pas si grave, alors bon faut bien venir faire le job. 

  • Celui dont l’adolescent est en crise et qui n’arrive plus à gérer la communication à la maison.

  • Ou, soyons plus gais, ceux qui ont enfin rencontré l’amour de leur vie, les papillons dans le ventre, les yeux chamallow, l’energie à 25000% et l’envie de refaire le monde qui picotent dans tous l’organisme.

  • Ceux qui ont redécouvert un hobbi qui devient une passion, voir même un obsession et qui remet du baume au coeur.

Bref. Le perso est partout.

Et même lorsqu’on est un sacré dur à cuire qui ne se laisse pas submerger par le trop pleins d’émotions. Ou qu’on a un bon schéma d’abnégation caché sous un faux sentiment de résilience. Ce n’est pas évident de penser la vie comme un camembert excel. 

La vie, la vraie. Ce ne sont pas des lignes hermétiques entre chaque parcelle.

C’est un gloubibulga d’actions, d’émotions et d’évènements plus ou moins joyeux qu’on essaye de mettre au clair avec le plus de sens possible.


Un équilibre pro/perso poreux par essence

 Bien sûr, je le sais, certains y arrivent très bien. Ou en tout cas disent y arriver très bien.

 Et c’est très bien pour eux. Je leur souhaite le meilleur dans leur vie parfaitement compartimentée. 

Dans mon activité, en tant que coach, je ne fais pas de réel distinction entre le pro et le perso car je m’adresse à des individus à part entière. Pas à des morceaux d’individus.  Je me souviens d’une ancienne cliente  qui me disait ne pas très bien comprendre que je ne me focalise pas que sur le pro. En effet, elle disait arrivait parfaitement à compartimenté. Elle était Germaine Taff, Germaine Epouse, Germaine l’Amie. Mais elle n’était pas Germaine toutcourt. Et autant, j’adore travailler en séance avec les différentes parties de soi car je crois vraiment au dialogue entre nos différentes parts. Autant porter des masques complètement différents dans sa vie entre nos différents environnements, comme si c’était totalement normal et désirable, ça me met le doute. C’est très utile dans des environnements et des jobs stressants de pouvoir faire la part des choses, mais jusqu’à quel point ? 


Mais revenons-en à notre sujet.

 L’équilibre pro/perso devrait permettre une vie bien compartimenté entre notre vie au travail et notre vie dans notre intimité. Soit.

Nous avons vu que le dysfonctionnement était communément ciblé au moment où le pro prend de la place sur le perso, et qu’on pouvait tout de même ajouter à cela que l'inverse pourrait aussi être vrai. 

Alors, quand le pro dégouline sur le perso, ce n’est pas bon pour le perso. Ce n’est pas bon pour notre intimité, nos relations, notre santé mentale 

D’accord.

 Et quand le perso, prend trop le pas sur le pro, ça peut aussi être délétère, puisque  au choix, peut-être moins de productivité, peut-être mésentente avec les collègues, peut-être désengagement au travail. 


Mais alors.. pimpimpim , Oui mais, tout cela se répercute quasiment nécessairement sur le perso par la suite. La perte de performance, de sens, de collaboration, d’entente avec les collègues, les reproches, le passif-aggressif, le manque de reconnaissance….Tout cela ré-implique de nouveau le perso puisque nous sommes des êtres sociaux avec des besoins de sens et de collectif. ce qui fait que quand le pro pêche, le perso trinque..

Donc finalement….tout cela est bien poreux.

En plus de la porosité évidente qui existe entre le pro et le perso. 

Ce constat est d’autant plus réel aujourd’hui avec les nombreux réseaux sociaux - aussi bien professionnels que semi-professionnels - qui invoque un personal branding à foison. 

Sur instagram pour les entrepreneurs ou linkedin pour tous les travailleurs, la mode est à l’exposition : il faut être aimé pour ce qu’on est personnellement pour être embauché professionnellement.

Arrivé à ce moment, tu peux me dire :

“Ok Eléonore, tu crois pas à l’équilibre pro:perso mais moi je le ressens comme ça, c’est que ça doit être vrai !”

“OUI.

Si tu le ressens comme ça, c’est vrai.

Je ne le remets pas en cause. 

Ce que je soulève simplement c’est que, si porosité il y a, l’équilibre est peut-être pas quelque chose à chercher à atteindre.

Et si on cherchait plutôt l’homeostasie ?

Un équilibre signifierait que potentiellement le pro et le perso on le même poid : ce qui n’est pas vrai pour tout le monde et encore moins vrai pour tout le monde selon les mêmes ratio.

Ce qu’on pourrait rechercher à la rigueur pour conserver le dualisme du pro/perso c’est l'homéostasie. 

Homostaquoi mais qu’est-ce qu’elle me raconte celle-lo

En biologie et en systémique, l’homéostasie c’est un phénomène par lequel un facteur clé (par exemple, la température) est maintenu autour d'une valeur bénéfique pour le système considéré, grâce à un processus de régulation

L'homéostasie, ça permet de faire fluctuer les différentes parties de ton système, pour que tu ailles au mieux. Ici, le facteur clé, ce serait pas ta température, mais ton bien-être ou ta santé mentale par exemple.

Pour cela, ça veut dire que tu dois apprendre à te connaître. Comprendre ce qui te fait plaisir. Évaluer ce dont tu as besoin dans ton job et dans ta vie personnelle. Comprendre comment tes objectifs personnels et professionnels sont liés et s’impacte mutuellement. Tout cela pour être capable d’ajuster au fur et à mesure ce que tu peux faire concrètement dans ta vie pour améliorer l’ensemble. 

Bien sûr, tu pourras te retrouver avec des conseils génériques comme faire plus de sport, dormir mieux, couper tes notifications la nuit pour éviter d’être envahi par les tududu * bruit de notification * du travail. Mais tu n’as pas besoin d’un podcast pour avoir ces idées.

En revanche, peut-être qu’en réfléchissant à ta propre homéostasie, tu pourras  réfléchir à comment tout s’imbrique. A quelle demande tu pourras faire à ton employeur ou à toi même pour avoir de véritables moments dans ta journée qui te redonnent de l’énergie (et donc définir lesquels),, des moments de coupures, des moments d’échanges.
Tu pourras aussi réfléchir aux limites essentielles à poser pour que ton système vital et mental soit au mieux. 

Et tu pourras observer que ce système peut évoluer de jour en jour, laissant des journées ou le pro devra prendre plus d’importance que le perso pour boucler des projets qui te tiennent à coeur, et avoir des jours où te retrouver avec tes proches prendra la priorité.

Je conclurai en faisant le voeux pieux que cette recherche soit soutenue par ton entourage et par ton entreprise si tu es salarié. Car nous évoluons dans un système qui peut parfois nous brider, parce que toutes les entreprises ont pas encore capter que cette homéostasie est une problématique autant individuel que collective, il est important de savoir aussi sur quels points nous pouvons agir à notre échelle pour faire évoluer les choses ! 

Et si tu as l’impression d’être vraiment totalement bridé, que toute ton homéostasie est en déroute et que tu ne sais pas comme remettre de la fluidité dans tout ça, mon programme life is your creation pourra-peut-être t’aider les infos sont sur mon site internet comme pour l’appel découverte !

Sur ces belles paroles, je te laisse, la semaine prochaine on parle simflouz, dollar, cash moulaa, gros euro et investissement et peur de la ruine. abonne toi pour être notifier !

A tutti !

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