Quand la légitimité t'empêche de te lancer

Podcast Life is your creation Eleonore Clerc

Life is your Creation, le podcast qui aide les professionnels au bout du rouleau à se mettre en action dans leur vie et leurs projets.

Dans cette épisode, je te parle de l’un des blocages majeurs de mes clients : ne pas se trouver assez légitime pour pouvoir démarrer un nouveau projet, hobby, ou une reconversion.

Bonne écoute !

Ep01 : Quand la légitimité t'empêche de te lancer

 

Retranscription de l’épisode : 

Pour ce premier épisode de Life is your creation, je te propose de démarrer avec un des blocages majeurs que j’ai entendus en réalisant mes interviews ou en échangeant avec des clients. Cette problématique, c’est la question fatidique de la légitimité. 

Celle qui te fait te demander : mais je suis qui Moi pour demander ça ? . 

les 2 problèmes quand on se focalise sur la légitimité pour se lancer :

La légitimité, c’est vraiment le sujet le plus flingué de l’histoire.

 Nous toutes et tous qui pouvons souffrir occasionnellement ou perpétuellement du syndrome de l’imposteur, nous avons rencontré à un moment ou un autre cette crise christique de la légitimité. Je dis christique, pour abuser un peu. Mais aussi, car parfois j’ai l’impression que certains pensent, et moi aussi, qu’on doit être le saint des saints pour pouvoir OSER nous exprimer sur un sujet. Voir même, simplement l’évoquer, voir même le penser. 

Sauf que lorsqu’on est en proie au problème de légitimité, on peut tomber dans -au moins- deux écueils, deux écueils sous la forme de deux extrêmes : celui de ne rien faire et celui de trop en faire. :

Le premier problème de se focaliser sur la légitimité : ne jamais rien faire

 le premier d’abord est celui de ne jamais rien tenter, de ne jamais s’exprimer. De ne jamais rien faire, car on ne sera de toute façon jamais assez bon. Le problème avec ça, outre le fait que tu finis par être une larve molle sur ton canapé qui regarde des documentaires sur des gens qui ont la vie que tu rêverais d’avoir. C’est que ça génère le cercle vicieux de la perte de la confiance en soi et de l’estime de soi. En effet, l’un et l’autre se nourrissent mutuellement : ta capacité à faire te donne une meilleure confiance en toi, ta fierté de savoir te mettre à faire te donne une bonne estime de toi. Si tu ne fais rien, par peur d’être illégitime, tu risques de tomber dans la rumination infernale du “je suis nulle, la preuve, je ne suis capable de rien”. Mais ceci est une autre affaire, pour un futur podcast.

Le deuxième problème de se focaliser sur la légitimité : en faire beaucoup trop

 Le second écueil est plus pernicieux. Mais arrive à la même finalité. C’est l’extrême inverse qui te pousse à faire, Faire encore. Faire beaucoup. Pour essayer de te prouver que tu es légitime, sans jamais le croire vraiment, et en ne faisant rien qui ne t’aide réellement à te le prouver. Je pense notamment aux serials étudiants, thésards dans l’âme qui attendent d’avoir lu tous les bouquins existants sur le sujet dans lequel ils ou elles souhaiteraient se lancer pour enfin se sentir putain de légitime. Ceux qui connaissent la théorie par cœur, on vu tous les docs, fait tous les moocs, et parlé à tout leur arbre généalogique de ce sujet de ouf. Sans jamais se lancer, concrètement. 

Sauf que, guess what ? La légitimité, ça ne s’atteint que lorsque la loi le décide, lorsque le droit l’octroie. Donc t’auras beau faire des formations à foison, ou rester dans ton coin à attendre qu’on te la donne. 

Y a pas grand-chose qui va se passer. 

C’est dur, je sais. 

Mais c’est comme ça. 

Donc on va reprendre un peu les bases. 

Qu’est ce que la légitimité ?

D’abord, la légitimité, c’est quoi ? 

Une vision juridique de la légitimité

On va rester dans le domaine du personnel et du professionnel : être légitime à s’exprimer sur des sujets, à vouloir changer de voie, à vouloir faire autre chose. 

Si l’on y va en mode brut de décoffrage, c’est l’état de ce qui est légitime. 

Merci, JeanMi. 

Et qu’est-ce qui est légitime ? 

(Moi déjà, mais aussi toi, on le verra plus tard)

Mais aussi, comme on l’a dit plus haut, ce qui a les qualités requises par la loi. 

Bon OK, j’abuse à sortir des définitions comme ça. Cependant, parfois c’est important de mettre quelques points sur les i

Je vais te demander de réfléchir à ce sur quoi tu veux te lancer, ce à quoi tu penses en secret en te disant tout bas “mais je suis qui pour vouloir faire ça ?” .

 Et tu vas te poser la question assez basiquement : est-ce que juridiquement j’ai le droit de le faire ? 

Par exemple : 

  • Je veux me mettre à faire du dessin : aucun texte ne s’y oppose 

  • Je veux écrire des articles de blogs sur les crimes les plus violents de la province du Zirgouflex en Papouasie du sud-est : a priori aucune loi ne s’y oppose, tant que je ne fais rien d’illégal pour récupérer les informations. 

  • Je veux prendre la place de mon boss : tant que je ne le tue pas, a priori y' a pas de raison.

 Donc la légitimité, finalement c’est un piège à con quoi. Tant que t’es dans le légal. C’est tudo bene. 

Mais je t’entends vociféré, que non, toi t’entends pas la légitimité dans ce sens là. 

Que OK y a une autorité légale, mais ce n’est pas que ça. Y a aussi la qualité et l’expertise. 

La légitimité : l’alliance de l’expertise et de la qualité ?

Donc pour être légitime, il faut être expert et produire un travail de qualité. Là encore, je vais t’inviter à réfléchir pour me trouver des exemples de personnes qui se sont lancées et qui ont réussi, sans être des experts. Qu’est-ce qu’ils ont de différent de toi ? Je vais te répondre un peu plus tard.

Bien sûr, pour se sentir légitime, il est nécessaire de produire de la qualité et d’avoir un certain degré d’expertise. Mais sans te lancer à un moment, tu n’arriveras jamais à ce niveau d’expertise. Ni a aucun, puisque le point commun de toutes les personnes légitimes de ton imaginaire, c’est qu’elles ont démarré à un moment. Ensuite, bien que la qualité soit très importante, elle n’est pas essentielle à tout point de vue. 

Cela dépend de ton objectif. Et la qualité c’est subjectif, il en est de même pour l’expertise. Si tu regardes dans les médias, tu pourras voir de très nombreux experts s’exprimer sur des sujets. Mais aussi des gens à qui l’on demande leurs avis sur des sujets dont il ne connaissent que le bout du flocon de l’iceberg. 

Alors, bien sûr, les médisants pourront appeler ça de la bêtise. D’autres du courage. C’est une affaire de point de vue. 

J’ajoute à cela que c’est aussi et surtout une affaire de public. 

La légitimité est aussi une matière d’audience

A qui s'adressent ces non experts des médias ? Font-ils de la vulgarisation de manière suffisamment intelligible pour être compris du grand public ? Est-ce que cela fonctionne ? Ont-ils vraiment besoin de connaître l’intégralité du domaine pour le faire

Souviens-toi de tes premiers exposés à l’école. Expérience douloureuse de prise de parole en public, tu as tout de même très probablement réussi à t’exprimer sur des sujets aussi abscons que les formations géologiques, sans pour autant avoir un doctorat en science nat, voir même sans en avoir l’ambition. ( et pourtant c’est très beau les cailloux). Tout ça pour dire que: oui, il peut être important de connaître son sujet, mais tout dépend de l'audience. 

Et même lorsque tu travaillais ton exposé, tu avais bien dû démarrer à un moment la rédaction du sujet avant de te lancer à cœur vaillant dans ton discours passionnant sur la forme des pierres ponces. 

Pour te sentir légitime : lance-toi

Donc, maintenant.

 Pour ton projet, ton ambition, précisément, de quoi as-tu besoin pour te sentir légitime ? 

Avant de répondre à cette question, je veux que tu commences par faire l'état des lieux de tes compétences et de tes capacités actuelles vis-à-vis du sujet qui t'intéresse. 

Que tu évalues le gap avec ce que tu penses qu’il est nécessaire d’avoir pour être suffisamment légitime. 

Puis que tu fasses l’exercice mentale de réduire tes attentes. 

Tout cela peut sembler difficile, mais c’est essentiel pour te donner les moyens d’avancer.

 Si l’on reprend l’exemple du dessin et que ton projet est d’apprendre à dessiner.

 “Mais qui es-tu toi qui n’as jamais appris à vouloir dessiner à ton âge ?” 

Tu peux voir que tu as déjà gribouillé sur tes carnets, peut-être acheté des cahiers de coloriage. Peut-être qu’en réalité, tu as toujours dessiné. Mais que tu ne juges pas la qualité de tes dessins suffisante pour te dire que tu pourrais apprendre à dessiner encore mieux, voir que tu pourrais déjà les montrer, ces dessins. Ton objectif premier ne peut pas être d’être le nouveau Rembrandt. Il peut simplement être d’être la personne ultra courageuse qui reprend un hobby, qui s’accorde du temps et qui montre ses talents. Même minime au début. Car rien que le fait de s’exposer au début est déjà un immense accomplissement. 

Donc finalement, la seule chose dont tu as besoin, c’est d’un peu d’outillage, de temps, d’investissement et de réduire tes attentes.

En conclusion, la seule et unique chose qui te rendra légitime à faire ce que tu veux faire, c’est que tu t’autorises à oser. Que tu t’autorises à tester. Que tu t’autorises à échouer. Que tu t’autorise à ne pas être le ou la meilleure du premier coup.

 Et si tu n’arrives pas encore à te donner l’autorisation, pour le moment. 

Tu sais quoi ? Moi je te la donne. 

Tu es autorisée à te sentir légitime de tout ce que tu veux faire. 

Alors, tu n’as plus qu’à te lancer dans ton premier petit pas. 

Et si tu as besoin d’aide pour le définir, n’hésite pas à venir m’en parler ! 

Ce premier podcast est maintenant terminé, j’espère que le contenu t’a plu ! 

Je reviens la semaine prochaine avec un autre sujet : savoir ce qu’on veut faire dans sa vie.. 

A tutti ! 


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