Mes 5 retours suite à la conférence sur la transe cognitive auto-induite du vendredi 1er avril 2022

Vendredi 1er avril, j’ai assisté à un colloque sur la Transe, organisé par l’institut de recherche TranceScience dont le but était de partager leurs ambitions et leurs premières découvertes sur la transe cognitive auto-induite.

 

Pour être tout à fait honnête, je ne m’attendais à rien car je ne connais(sais) pas bien le sujet de la transe. J’y suis allée par curiosité d’abord, et par attrait pour la promesse de l’événement : la transe comme lien entre Science, Art et Santé - trois de mes domaines d’obsessions privilégiés. Quatre si l’on compte ma plus grande obsession : créer du lien entre chacune d’elles.

J’ai été plus que fascinée par ce colloque.  

Et, je dois dire que ce n’est pas facile pour moi de garder mon attention sur une intervention de 16H30 à 21H30. Ma pompe à dopamine étant en berne la plupart du temps.

Les cinq heures sont passées comme une commande Amazon Prime (désolée pour La Poste, mais objectivement ça se passe rarement bien les lettres à la poste et désolée pour les anti-Amazon Prime, je vous comprends mais ça sert ma métaphore)

 Une quinzaine d’intervenant·es se sont passé·es le micro. Chacun venant du monde des arts, de la recherche et de la santé, passant même par deux sapeurs-pompiers, tous « transeurs » et « transeuses » avéré·e·s.

 

Comme le sujet est vaste et que les sujets ont été très nombreux, je vais tâcher de résumer ici les 5 points qui ont retenu mon attention.

 

1)    La Transe Cognitive Auto-Induite (TCAI - définition du TranceScience Institute)

2)    La vision de Coline Sombrun

3)    L’humilité des professionnels de sciences et de santé

4)    Les applications infinies

5)    La proposition sous-entendue d’une spiritualité laïque et scientifique

 

 

1-    Qu’est-ce que la Transe Cognitive Auto-Induite (TCAI)

 

Je vous donne ici la définition du TranceScience Institute.

La TCAI est un « état modifié de conscience, abstrait de tout rituel ou expression culturelle, rendu accessible en 2 à 4 jours d’entraînement, grâce à un programme développé par Corine Sombrun dans le cadre du TranceScience Research Institute. Sa qualité de transe auto-induite permet de l’interrompre à tout moment et sans aucun des effets secondaires pouvant résulter de la prise de substances psychoactives » ...  « A la fois état amplifié de la cognition et ressource d’exploration d’une réalité sous-jacente, cet état naturel de transe donne accès à des informations non accessibles dans un état de conscience ordinaire, et facilite l’accès aux processus décrits dans les moments d’inspiration, où la notion de temps disparaît, où l’émergence d’intuitions, d’idées ou de solutions originales sont amplifiées et fluides. »

https://trancescience.org/fr/transe-cognitive-auto-induite/

 

2-    La vision de Corine Sombrun

Je ne peux pas parler de cet événement, ni de la TCAI, sans parler de Corine Sombrun. Inculte que j’étais, je ne connaissais ni cette femme, ni son parcours, et pourtant quel parcours.

Écrivaine, elle accède à la célébrité à la suite de son livre autobiographique « Mon initiation chez les Chamanes » (adaptée par la suite en film « Un monde plus grand » de Fabienne Berthaud). Elle y décrit son expérience en Mongolie au cours de laquelle elle découvre ses « dons » chamanique, s’initie à ce nouveau rôle, découvre la transe induite par les rituels au tambour, et en tire ce qui, visiblement, deviendra sa vision et mission de vie.  

Elle décide de transmettre ses nouvelles connaissances en Occident, de recréer le lien que l’on a perdu avec ces savoirs ancestraux, avec une certitude : il n’y a pas de don, nous avons tou·s·tes accès à cette capacité de « transer », nous l’avons juste perdue.

Elle s’attèle alors à rendre cet état de transe non seulement accessible à tous, mais aussi scientifiquement reconnu comme essentiel à notre reconnexion - à nous, comme au vivant (voir point 5).

Une croisade loin d’être facile mais probablement essentielle dans notre société ortho-sciencée.

 

3-    L’humilité des professionnels de sciences et de santé

 

Pour faire reconnaître cet état de transe comme une état favorable au bien-être, à la guérison, et à la création, il fallait s’entourer de professionnel·le·s des sciences et de la santé. Iels sont venu·e·s à ce colloque présenter l’état de la recherche menée par le CHU de Liège, la Clinique Belmont et le TranceScience Institute.

Tou·s·tes avaient pu expérimenter la transe lors de stages menés par Corine Sombrun. Tou·s·tes ont dû à un moment remettre en question leurs connaissances, leurs domaines de compétences, leurs savoirs, leurs barrières cognitives (pour le coup) et leurs peurs pour se lancer dans cette aventure.

 L’acte d’humilité de ces praticiens des sciences pour lancer ces programmes de recherches m’a vraiment interpelé. Qu’une psychiatre comme Valérie Picard accepte de se plonger en état de transe pour pouvoir communiquer en transe avec une de ses patientes elle-même auto-induite, c’est une preuve incroyable de sa capacité à se livrer dans de la pure recherche expérimentale. Quitte à ce que ça ne marche pas, ou pire que cela marche et remette tout en question.

On a tendance à oublier à quel point certaines recherches sont des « leap of faith ». Là, on est en plein dedans. Et de voir que pour le moment, ça fonctionne, c’est réjouissant.

 C’est un sujet qui doit être pour ces chercheurs absolument fascinant à décortiquer, et il faut, j’imagine, pas mal de courage pour se lancer aujourd’hui dans une étude scientifique sur ces « chamaneries » (heureusement pour eux que la méditation et l’hypnose avaient ouvert la voie).

 

4-    Les applications infinies

Le colloque présentait ses observations sur les essais déjà réalisés : les effets neurobiologiques de la transe (sur le cerveau, la force, la sensation de douleur...), l’amplification du processus artistique, l’accompagnement de personnes atteinte de Crises Non Épileptique Psychogène (CNEP), l’accompagnement thérapeutique pour les personnes en oncologie ou présentant certains troubles psy, la résilience face aux situation d’urgences, l’utilisation de nouveaux langages...
Beaucoup de projets déjà lancés donc, dont la plupart portent déjà leurs fruits. A tel point que la transe s’invite à l’université, pour former de nouveaux thérapeutes-transeu·r·ses afin de pouvoir pousser encore plus loin la recherche et offrir de nouvelles perspectives pour bien des sujets.

A titre très personnel, j’ai hâte de découvrir (et d’expérimenter si je le peux !) comment la TCAI peut aider dans la récupération du flow de concentration pour les troubles de l’attention, mais aussi comment on pourrait utiliser cet état en coaching pour accompagner les transformations profondes et accéder avec plus de facilités à ses ressources intérieures. A bon entendeur !

 

5-    La proposition d’un retour à une spiritualité laïque et scientifique

Cette dernière partie est peut-être la plus importante, mais aussi la plus difficile à exprimer. Ce cinquième point a été évoqué tout du long du séminaire, comme une toile de fond. Impulsée par le discours d’entrée de Corine Sombrun, certes, mais pas exprimée comme un sujet en soi. Et pourtant, on touche ici peut-être ce qu’il y a de plus intéressant avec la TCAI.

Tous les intervenants l’ont dit, la transe permet de se reconnecter à une part à l’intérieur de nous que nous avons peu à peu oublié. La part du perceptif par opposition à l’analytique, de l’intuition, de la connexion à notre nature animale.

On le voit dans les vidéos de transe, les personnes s’agitent, se contorsionnent, parlent en protolangage, écrivent à deux mains d’alphabets oubliés. Il se passe quelque chose dans la transe qui reconnecte à autre chose. A quoi ? Peut-être à une forme de spiritualité. Non pas une spiritualité liée à la croyance et au religieux, là réside tout l’intérêt de l’auto-induction (on se défait du rite). Mais une reconnexion au spirituel philosophique. Au lien entre le corps et l’esprit, au lien entre les esprits et les corps.

C’est d’autant plus parlant en observant ces transeur·ses interagir entre eux·lles, se comprendre, créer, danser, sans pour autant parler dans le même protolangage (le langage émis en transe).

C’est encore plus parlant lorsqu’on est mis en témoin de la discussion entre Corine et un champignon, sans la prise d’aucun psychotrope.

Chacun des scientifiques, artistes, docteurs et psychologues intervenus lors de l’événement ont témoigné, sans en faire le cœur de leur sujet, de comment la répétition des transes leur a permis de se sentir plus aligné·e·s, plus confiant·es, et surtout plus compréhensif du lien qui les unis aux autres. Comme une nouvelle clef de compréhension de l’humain et de la nature.

 

Une porte de réflexion béante s’ouvre alors sur le lien entre cette reconnexion à nous, à l’écologie, la spiritualité, et comment nous arriverons -peut-être - à reconstruire ce lien si cher à nos ancêtres pour sauver notre avenir. Comment réussir à retrouver une spiritualité, sortie des dogmes religieux, qui nous permettent d’accéder de nouveau à ce sentiment de transcendance autrefois acquise par la foi. 

 

Des pistes de réflexion à ne plus savoir qu’en faire, à part continuer de suivre les recherches du TranceScience qui a pour moi largement réussi sa mission de promotion, une (future) adepte de plus.

 

Et vous ? Qu’est-ce que cela vous inspire ?

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